Beauchemin Micheline

24 oct. 1929 – 29 sept. 2009

Licière et sculpteure au rayonnement international. Enfant, elle est marquée par la couture de sa mère et les courtepointes qu’assemble la bonne. À 12 ans, elle dessine, entre autres des costumes et des décors. Elle est admise à l’École des beaux-arts de Montréal en 1947 et y étudie avec différents artistes. En 1953, elle va à Paris pour approfondir la sculpture, la gravure, et se familiariser avec le vitrail. Elle rentre à Montréal en 1956 mais, pour mieux relever le défi de l’intégration de la tapisserie à l’architecture des édifices contemporains, elle repart. Lors de ses deux séjours au Japon, en 1962 et 1965, elle expérimente des matériaux nouveaux et perfectionne son tissage sur métier de haute et basse lice. En 1966, elle acquiert une maison historique à Grondines. Depuis sa grange-atelier, elle continue de parcourir le monde, s’enquérant sur les matériaux naturels, délaissés pour le synthétique. Inspirées par le fleuve Saint-Laurent et le rythme des saisons, ses pièces aux titres évocateurs, souvent monumentales, se retrouvent dans nombre d’espaces à vocation variée, de Montréal à Québec, d’Ottawa à Calgary, ainsi qu’à l’étranger, notamment à San Francisco, Dallas, Chicago et Osaka. Plusieurs expositions jalonnent sa carrière, de Toronto à Tokyo, en passant par Ottawa, Montréal, Québec et Paris. Elle participe à des biennales et triennales de la tapisserie à travers le monde. Elle a reçu de nombreux prix et distinctions, dont le prix d’excellence Saidye-Bronfman en métiers d’art (1982), le prix Louis-Philippe-Hébert (1982), le prix Paul-Émile-Borduas (2005) et le Prix du Gouverneur général en arts visuels (2006). Elle a été nommée officier de l’Ordre du Canada (1974) et chevalier de l’Ordre national du Québec (1990). Maniant aussi bien la laine que le métal ou la fibre optique, elle a réalisé une œuvre éblouissante qui confond notre compréhension de la tapisserie, de la sculpture et de l’œuvre d’intégration, selon l’historien de l’art Laurier Lacroix qui lui a consacré une monographie aux éditions du passage en 2009. Née à Longueuil le 24 octobre 1929, elle est décédée à Québec le 29 septembre 2009.