Bersianik Louky

14 nov. 1930 – 3 déc. 2011

Pionnière du mouvement féministe québécois, Lucille Durand, qui prendra le pseudonyme de Louky Bersianik, commence à écrire tôt. Son père, professeur de français et dramaturge, lui laisse réciter ses poèmes en public. Elle détient une maîtrise en littérature française de l’Université de Montréal et un doctorat en lettres de la Sorbonne. Après ses études, elle écrit des contes pour enfants, publiés par le Centre de psychologie et de pédagogie entre 1964 et 1966. L’un d’eux, Togo Apprenti-remorqueur, lui vaut le Prix de la province de Québec. Elle participe à des émissions pour la jeunesse à Radio-Canada et collabore à diverses publications, dont Liberté et Le Devoir. Mais c’est L’Euguélionne qui la révèle, en 1976. Dans ce « roman triptyque », que d’aucuns qualifient de premier grand livre féministe du Québec, elle présente, pour mieux les dénoncer, les préjugés envers les femmes. D’autre part, cet ouvrage enclenche la féminisation du langage. Louky Bersianik réitère, en 1979, avec Le pique-nique sur l’Acropole. Cette variation sur Le Banquet de Platon, qui invite à tenir compte de l’apport des femmes à l’histoire culturelle de l’humanité, amène l’auteure à intervenir dans plusieurs colloques. Elle publie également de la poésie et des essais. Elle signe de nombreux textes pour la radio, la télévision et le cinéma, et écrit les paroles de Trace et contraste, album de Richard Séguin qui remporte le premier prix du disque à Spa ainsi que, pour la pièce Chanson pour durer toujours, le prix de la meilleure chanson de l’année à Antibes. Active jusqu’à la fin, malgré la maladie qui l’affaiblit, elle lègue une œuvre érudite, que l’on dit ludique autant que lucide, d’une grande richesse poétique, et qui a profondément marqué le féminisme québécois. Née à Montréal le 14 novembre 1930, elle y est décédée le 3 décembre 2011.