Avis de décès

Gelijs Smilga

M. Gelijs Smilga


1928 - 2020

À Côte Saint-Luc, le 7 août 2020, est décédé paisiblement, à l’âge de 92 ans, Monsieur Gelijs Smilga, époux de feu Louise Dufresne. Il était le fils de feu Roberts Ivanovitch Smilga et de feu Emma Ozols, et beau-frère de feu Édouard Dufresne (feu Pauline Thouin), de feu Robert Dufresne (feu Madeleine Godbout), et de feu Cécile Dufresne.

Il laisse dans le deuil ses enfants Robert (Isabelle Richard), Christine (Nicolas Mesly), Anne-Marie et Pierre, ses petits-enfants Gabrielle (Loïc Quesnel), Antoine, Hugo, Anne-Sophie (Gabriel Legault-Boutin), Camille, Maxime, Louis-Philippe et Catherine, ses arrière-petits-enfants Arthur et Léonie, son beau-frère Dr Marc Dufresne (Claire Parent), des cousins, cousines, neveux et nièces de la famille Dufresne, et ses amis de la famille Ziegenfuss.

Comme celui de tant d’autres réfugiés de conflits mondiaux, le parcours de Gelijs fut marqué dans sa jeunesse par de profonds bouleversements, qu’il surmonta mais qui le déracinèrent pour toujours. Né à Moscou de parents fonctionnaires lettons qui y occupaient des postes enviables, ses premières années furent choyées et confortables, agrémentées du privilège d’une datcha l’été et de séjours au Kazakhstan. Il grandit ainsi en Union Soviétique, ce qui explique qu’il fut, dans les faits, russophone.

En 1937, au cours des Grandes Purges staliniennes, il fut à 9 ans témoin de l’arrestation de son père, exécuté quelques mois plus tard. Il avait 13 ans lorsque lui et sa mère, en visite chez des parents en Lettonie, furent surpris par l’occupation allemande. Réfugié chez son oncle Kristaps qui devint son deuxième père et qui veilla à sa rééducation idéologique, il vécut avec ce dernier, selon ses dires, la plus grande aventure de sa vie: la fuite vers l’Ouest, à vélo à travers l’Europe, à l’approche d’une nouvelle invasion soviétique. Invasion ayant pour conséquence qu’il ne revit jamais sa mère, qui à leur départ avait préféré attendre leur hypothétique retour prévu pour l’année suivante.

À l’issue de la guerre, suivirent des années de vie en camp de réfugiés en Allemagne de l’Ouest. C’est à la fin des années 40 que Gelijs saisit sa chance : l’offre d’un statut d’immigrant au Canada en échange d’un an de travail comme aide-cuisinier sur les chantiers de construction de lignes hydroélectriques d’Hydro-Ontario. Il commença ainsi sa nouvelle vie, à 20 ans, seul, sans le sou et ne parlant ni anglais ni français dans un pays totalement étranger.

Animé par l’intense désir de se construire et de se dépasser, travailleur infatigable, Gelijs fit son chemin, au début, de boulot en boulot. Il nous confia plus tard, non sans orgueil, qu’il réussissait toujours à trouver dans chacune de ses tâches un défi, donc un intérêt, même dans le cadre de ses premiers emplois les plus rebutants. Sa décision de s’inscrire au Radio College of Canada le mena vers d’autres cieux : devenu technicien réparateur de téléviseurs, il décrocha éventuellement un emploi de technicien en centrale téléphonique chez Bell Canada, ce qui fut le coup d’envoi d’une carrière très fructueuse et profondément gratifiante pour lui. De promotion en promotion, et après des études universitaires suivies le soir, il devint gestionnaire d’une équipe d’Ingénierie et un personnage incontournable dans son milieu d'affaires.

Son plus grand bonheur fut sans contredit la rencontre de sa chère Louise, et leurs 62 ans de vie commune. Il y eut la routine et il y eut le quotidien, mais ils étaient amoureux, Gelijs nous l’a confié. Il fallait les voir en vrais inséparables jusqu’au décès de Louise en 2016.

Bourreau de travail courageux, féru de résolution de problèmes, champion d’échecs, polyglotte, grand randonneur et amoureux de la nature et de la littérature, humaniste et écologiste avant l’heure, à la fois taciturne et d’une grande sensibilité, Gelijs était un être contrasté et unique. Il portait haut ses valeurs dans toutes ses conversations, pour nous les transmettre. Il nous aimait profondément.

Les proches tiennent à remercier tous les membres du personnel du 5e étage du CHSLD Le Waldorf pour leur générosité et la constance de leur dévouement.

En raison de la situation de pandémie actuelle, la famille immédiate se recueillera dans l’intimité au Complexe Alfred Dallaire MEMORIA (1111 Laurier Ouest, Montréal, Qc) le dimanche 30 août 2020.

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