Loiselle Hélène

17 mars 1928 – 7 août 2013

Une des pionnières et figures de proue du théâtre au Québec. Pensionnaire dans un couvent à 7 ans, elle y vit une expérience déterminante, celle de monter sur scène pour une récitation. À 15 ans, elle prépare une audition pour des leçons particulières chez le comédien François Rozet. À cette époque, il n’y a pas d’école de théâtre au Québec. Une autre audition, en 1945, lui permet d’entrer chez les Compagnons de Saint-Laurent, où elle fait ses débuts. En 1952, elle et son époux, le comédien Lionel Villeneuve avec qui elle élèvera 5 enfants et partagera 50 ans de vie, partent à Paris pour 2 ans afin d’y approfondir leur métier. De retour à Montréal, elle prend part aux premiers radioromans et radiothéâtres. Elle assiste à l’avènement de la télévision et connaît l’âge d’or des téléthéâtres à Radio-Canada. On lui confie des rôles importants dans de nombreux et mémorables téléromans et séries télévisées. Habituée des grandes scènes montréalaises, elle fréquente aussi les théâtres régionaux et d’été, inaugurant avec son époux celui de Beaumont-Saint-Michel en 1975. Tout habitée par le théâtre, elle signe également des mises en scène et des traductions-adaptations, de même qu’elle enseigne l’interprétation au cégep Lionel-Groulx et à l’École nationale de théâtre. Au cinéma, sous la direction des plus grands réalisateurs québécois, elle est appréciée, comme au théâtre et à la télévision, pour la polyvalence de son jeu, fait de puissance et de fragilité, de subtilité et de rigueur, de réserve et d’intensité. D’une constance remarquable durant sa carrière de plus de 60 ans, elle paraît dans les spectacles les plus divers : productions interdisciplinaires et expérimentales, œuvres du répertoire et créations, puisant aux deux sources, classique et populaire, qui contribuent à la richesse du théâtre. Elle est des premières de Gratien Gélinas et Michel Tremblay jusqu’à celles de Wajdi Mouawad et Larry Tremblay. Mais elle cultive tout autant les auteurs étrangers. En 2006, elle reçoit le prix Denise-Pelletier, qui vient souligner son exceptionnel parcours. Née à Montréal le 17 mars 1928, elle est décédée à Sainte-Adèle le 7 août 2013.